Plaidoyer pour l'accès des enfants PDI à l'éducation
En prélude à la rentrée scolaire 2023-2024, l’association APDEL et ses partenaires IHRDA, et Mother of Hope Cameroon ont organisé en date du 31 août 2023 à Dschang, un échange avec les médias (Canal 2 international, Equinoxe télévision, Vision 4 télévision, The Guardian Post, Le Jour, les radios locales Nguie-Lah, Yemba, et Radio campus de l’Université de Dschang), la société civile et les autorités en charge de l’éducation des départements de mise en œuvre du projet RIPDI (Menoua, Bamboutos, et Mezam). Organisé dans le cadre de la mise en œuvre du projet renforcement de l’inclusion et de la protection des déplacés internes dans deux régions du Cameroun (Ouest et Nord-Ouest) : RIPDI, financé par la Délégation de l’Union Européenne au Cameroun, cette rencontre a porté sur le plaidoyer pour un meilleur accès des enfants PDI à l’éducation. Au sortir de ladite rencontre, plusieurs propositions ont été formulées afin d’aider les enfants déplacés internes à un meilleur accès à l’éducation. Au rang de ces propositions nous avons : - Plaidoyer auprès des législateurs afin de mettre en place une loi/disposition pour protéger spécifiquement les enfants déplacés internes, - Réhabilitation et construction d'écoles (salles de classe, latrines, points d’eau) dans les zones touchées par le déplacement ; tout en veillant à ce que celles-ci soient inclusives et sécurisées, - Sensibilisation des enseignants, responsables d’établissements scolaires et autres membres de la communauté éducative aux droits et besoins des enfants déplacés internes, - Renforcer la communication autour des initiatives jusqu’ici entreprises pr l’Etat en faveur de la scolarisation des enfants PDI, - Formation des enseignants, de par leur proximité avec les enfants (élèves) tous les jours au quotidien, sur la prise en charge psychosociale afin d’aider les enfants en détresse de se remettre facilement des traumatisantes subies, - Appui en kits scolaires et matériel didactique, - Réduction des frais d’APE, paiement des frais d’examens, voire exemptions des enfants PDI des contributions exigibles en milieux scolaires, - Organisation des cours de remise à niveau et cours du soir afin de rattraper le niveau des enfants en situation d’incapacité ou d’abandon scolaire ; et ainsi lutter contre la déperdition scolaire, dont l’une des conséquences sont les grossesses précoces, - Développer des mécanismes alternatifs d’établissement des actes de naissance détruits des enfants déplacés tout en réduisant les coûts et en veillant à ce que l'absence des actes de naissance ne soit pas un frein à la scolarisation des enfants. - L’internalisation de la Convention de l’Union Africaine sur la protection et l’assistance aux personnes déplacées en Afrique (Convention de Kampala). Pour rappel, en faveur du Décret Présidentiel N° 2014 /610 du 31 décembre 2014 portant adhésion à la convention de l’Union Africaine sur la protection et l’assistance aux personnes déplacées en Afrique, Le Cameroun prenait l’engagement de protéger les personnes déplacées internes, y compris les enfants. Ladite convention stipule en son article 9 (1b) que les Etats parties doivent fournir aux personnes déplacées, dans la plus large mesure possible et dans les plus brefs délais, l'assistance humanitaire adéquate, notamment l’éducation, l'alimentation, l'eau, l'abri, les soins médicaux, etc. Cette assistance peut être étendue, en cas de besoin, aux communautés locales et d’accueil. L’article 13 de la convention de Kampala rappelle également que ces Etats parties garantissent que soient délivrés aux personnes déplacées internes les actes d’état civil et autres documents d’identité nécessaires pour la jouissance et l’exercice de leurs droits. Ils facilitent la délivrance de nouveaux documents ou le remplacement de documents perdus ou détruits au cours du déplacement, sans imposer des conditions non raisonnables telles que l’exigence du retour dans le lieu habituel de résidence en vue d’obtenir ces documents. La non délivrance de ces documents ne doit en aucun cas entraver l’exercice de leurs droits. Bonne et excellente rentrée scolaire à toutes et à tous !